
Le 17 mars, tout s’arrête pour Eureden. La cible de la cyberattaque, le troisième groupe coopératif polyvalent français, a suspendu ses activités. “Nous avons fait le bilan fin juin”, assure Alain Perrin, le directeur général du groupe, dont les résultats ne seront publiés qu’en juin prochain. Le dirigeant salue la mobilisation des équipes et se veut confiant. La crise ne sera pas sans conséquences, “mais elle ne fragilisera pas nos performances économiques”, souligne le dirigeant, sans préciser le coût de l’attaque.
Trois ans après le mariage de D’Aucy et Triskalia, le dirigeant de l’agroalimentaire fait preuve d’une résilience sans faille.
Valeur ajoutée et digitalisation
Et pour cause, afin de devenir un leader de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans le domaine de la « bonne nutrition », le groupe s’est avant tout engagé dans un programme de digitalisation à tous les niveaux. Les données permettront ainsi de limiter l’impact de l’été des mouches sur les cultures de haricot et de mieux prévoir la récolte. La clé est une meilleure qualité de production et une plus grande efficacité, de l’amont à l’aval de la production. En limitant les pertes, “on peut utiliser un mécanisme d’auto-assurance”, résume Alain Perrin. De nouveaux outils ainsi qu’une recherche constante d’acquisition de valeur ajoutée, comme le lancement réussi d’aliments pour bébés.
Eureden entend partager cette méthode avec toutes ses productions. Y compris l’élevage, qui a été le plus touché par la panne d’électricité du printemps dernier en matière d’alimentation animale.

“Nous garons notre cours”
Alors que débutent les négociations tarifaires annuelles, les dirigeants de la coopérative, réunis ce jeudi à Saint-Malo, se veulent confiants. Une sécheresse estivale a laissé D’Aucy avec seulement 55 % de son programme de haricots verts disponibles, et la flambée des coûts énergétiques a conduit à l’accélération de 100 millions d’euros d’investissements pour réduire son empreinte carbone. Malgré tout, “nous restons sur notre chemin”, souligne Serge Le Bartz, président d’Eureden.
L’an dernier, le groupe a réussi à résister à la hausse des prix des métaux nécessaires à ses canettes “en objectivant les hausses de prix”. Son directeur espère de nouvelles hausses de prix pour de nouveaux coûts de production, sinon “on ne sèmera pas”.